DEVANT L'IMAGE
- claire guillemain
- 18 nov. 2024
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 2 mars
Laisser l'image nous regarder, plutôt que de voir en elle ce qui nous [ré]conforte...

L'OUVERTURE DU REGARD
Il y a l'image, ce que nous voyons de l'image (de nous à elle) et ce que l'image voit en nous (de elle à nous). Se laisser imprégner par l'image, laisser les connexions qui se font en nous avec elle et notre histoire, ce qu'elle nous évoque. Elle révèle ce que nous avons tendance le plus à faire : projeter depuis soi vers l'extérieur. Laissons la photographie projeter en nous ce qu'elle a à nous révéler et observons ce que nous ressentons intérieurement. Elle ouvre à la connaissance de soi, à l'exploration de soi. La gymnastique du regard n'est pas la même.
Les images actuelles nous amène à nous projeter en elles, à nous identifier à travers des visuels qui stimulent notre regard par des critères esthétiques, nous restons extérieurs à nous-mêmes. Or, si nous laissons la photographie, la laisser nous dire ce qu'elle à nous dire, nous savons si ce que nous voyons nous correspond ou non. Seulement avec toute cette quantité d'images ingurgitées par jour compte-tenu de la multiplicité des supports visuels qui nous entourent, nous sommes amenés à être bien trop souvent extérieurs à nous-mêmes.
Lorsque je regarde cette photographie, un des premiers autoportraits les plus significatifs pour moi que j'ai réalisé en 2010, je ne projette rien sur elle. A l'inverse, elle résonne en moi, réveille des parties de moi qui dialoguent entre elles et me fait encore sentir aujourd'hui que cette photographie est une image qui me reflète complètement : le jeu de lumière, le train, la vue sur l'extérieur, le vert de la nature, un photographe célèbre de la photographie sociale, voir un second, un observateur, et ce capuchon d'objectif de mon appareil qui est en train de prendre la photographie. Elle me parle.
Devant l'image, je laisse le dialogue intérieur s'initier entre ce que j'intègre de l'image et ce qu'elle r.éveille en moi. Dans combien d'images nous projetons-nous, hors de nous-mêmes, pensant qu'à la première stimulation visuelle, elles nous correspondent, donc nous pouvons nous identifier à elles ?
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